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« Oui maman, mais tu sais ça va très bien hein. [...]
- Non, je ne manque de rien, je n'ai pas maigris, tout va bien ! [...]
- Oui, je parle mieux l'italien. Mais là j'ai pas envie.. [...]
- Non mais c'est pas que tu me déranges, j'étudie là en fait. [...]
- Oui maman moi aussi, à très bientôt. »

« Grosse truffe, t'es encore affalée comme une merde sur le canapé ? »

« Bonjour ma grosse vache adorée ! Comment s'est passée ta partie de jambe en l'air ? »

Une journée comme une autre à la mairie pour notre petite rêveuse. Cassiopéa comme à son habitude s’était pris la tête avec le bon vieux monsieur Vinsentini. Il la rendait folle, il la prenait décidément pour une imbécile. Oh dieu sait qu’entre ses paroles blessantes et vide de tous fondement, la demoiselle avait eu envie de lui dire : « Au faite, vos fenêtres vont bien ? » mais non finalement, la demoiselle s’était contentée de lui sourire et de disparaître. Trois rues plus loin, elle avait composé un numéro qu’elle commençait à connaître par cœur…


« Allo, c’est moi. […]
- Oui, j’arrive. »


Non pas un mot de plus, rien qui ne pouvait laisser à supposer qui parlait avec qui. Son interlocuteur n’était autre qu’Alessandro Vinsentini, l’homme qui partageait sa vie depuis quelques semaines déjà. Il lui suffisait d’entre sa voix pour que tous ses soucis s’envolent… Pourtant parfois, elle avait envie d'hurler à la tête de son père qu’elle se tapait son fils. Mais non, ils en avaient décidé autrement afin d’éviter les ennuis, les scandales… La jeune femme passa donc sa journée en compagnie du jeune italien. Plus elle passait du temps avec lui et plus elle s’attachait à lui. Et nous ne pouvions pas dire que cela ne la terrifiait pas. Car avouons-le s’attacher à quelqu’un c’était l’autoriser à avoir un impact important sur vous… L’autoriser à pouvoir se jouer de vous, vous briser le cœur sans la moindre vergogne. Cassiopéa chassa cette idée de sa tête alors qu’elle grimpait les dernières marches qui la séparaient de l’appartement, qu’elle partageait avec son incroyable colocataire, Caceylee. La brunette, sortit ses clés de son sac et ouvrit la porte de l’appartement. La jeune femme posa son sac dans l’entrée avant de lancer un « je suis rentrée. » Le manque de réponse poussa Cass’ à chercher dans la maison… Où pouvait bien être sa blonde préférée ? Mais devant la télé pardis ! La demoiselle riait d’avance. Son amie devait encore être devant l’un de ses films miélosentimentaux, que Cassiopéa détestait tellement. Elle la salua avec ironie et son éternel sourire présent sur ses lèvres :


« Grosse truffe, t'es encore affalée comme une merde sur le canapé ? »


Avec Cacey’, Miss Ambrecci était toujours égale à elle-même, c’était pour cela qu’elle l’adorait. La jeune femme lui répondit sur le même ton avant de lui sauter dans les bras. Elles se serrèrent dans les bras. Cassiopéa était bien contente de la retrouver, cette blondinette était vraiment une super amie. C’était sûrement pour cela, que la demoiselle était la seule à être au courant au sujet de sa relation secrète avec Alessandro. La belle savait qu’elle pouvait lui faire confiance.


« Oh god. Genial comme toujours. Toi en revanche, choupette tu tires une de ses têtes, ta mamounette a encore appelé ? Tu lui as dit bonjour de ma part au moins ?! »


Un sourire se dessina sur le visage de Cassiopéa autant ses parents n’étaient que des clowns à ses yeux, autant elle trouvait que la famille de son amie avait l’air sympathique. C’était presque si cela redorait l’image que la jeune femme avait de la famille à l’heure d’aujourd’hui. Et puis nous pouvions le dire, la maman ours de Cacey’ était forte amusante !


« T’as vu l’heure ? Je meurs de faim. Par contre, changes moi tout de suite ce navet ambulant, et mets nous une bonne comédie bien tordante, je te prie ! C’est du jus d’orange cela… Mmh... »


La jeune femme saisit la bouteille qu’avait du poser son amie à son arrivée et la but d’un trait. Un sourire se dessina sur ses lèvres puis elle ajouta :


« Mmh, je crois qu’y a plus de jus d’orange… J’irais en racheter demain, comme je suis quelqu’un d’assez altruiste sur les bords. »


Un léger rire s’échappa de sa gorge avant qu’elle ne s’assoie sur le canapé de leur magnifique salon.

Assise comme une moins que rien devant la télé, une larme coula sur ma joue. Ces films à l'eau de rose me faisaient toujours cet effet atroce que je déteste. En fait, ils avaient le don de me tirer les larmes de l'œil. Et là, le film était encore gentil. Ce n'était pas la bonne grosse comédie romantico dramatique de base. Il y avait là un peu d'humour et surtout de la tendresse. Je me rappelais le jour où j'avais vu " Titanic " pour la première fois. J'étais dans le canapé de mes parents, affalée comme d'habitude, un soda et un paquet de pop-corn en main. Mes parents avaient acheté ce DVD comme ça, par hasard. Nous en avions eu vent aux informations puisque ce film était l'apocalypse du vingtième siècle. Bref, à la vue de ce film, je me suis effondrée en larme, complètement. Et aujourd'hui encore, lorsque je regarde, Titanic, ce chef d'œuvre, je pleurs. Je l'avais vu un jour avec la vache qui me sert de colocataire. Elle s'était foutue de ma tronche durant deux bonnes semaine après ce visionnage. La honte.
Bref, en voyant ma colocataire chérie arrivée, cette image de notre soirée Titanic m'était revenue à l'esprit. Un grand sourire s'afficha sur mon visage morne. Je m'étais ennuyée toute l'après midi et elle arrivait tel un cheveux sur la soupe, un ange tombé sur ciel là pour me sauver de la morosité dans laquelle je m'étais plongée.

« Oh god. Genial comme toujours. Toi en revanche, choupette tu tires une de ses têtes, ta mamounette a encore appelé ? Tu lui as dit bonjour de ma part au moins ?! »

Le chéri de la demoiselle avait l'air d'un dieu. Cassiopéa me parlait peu de lui. Enfin, généralement je tentais de lui tirer les vers du nez car j'étais comme elle dirait si bien " Une énorme curieuse". Et j'en étais fière. J'aimais en apprendre d'avantage sur ma colocataire. Nous nous étions rencontrées un jour devant la mairie ou la demoiselle travaille. Je lui avais sauver, en quelque sortes. Enfin bon, depuis cette histoire, Cass' et moi étions devenues colocataires mais aussi d'excellentes amies. Je crois que jamais, au grand jamais je ne m'étais si bien entendu avec quelqu'un. Notre relation coulait de source.

« Oui, elle a appelé. J'étais en pleins mattage d'une émission débile, elle m'a dérangé. Je lui ai dis que tu l'embrassais sur la fesse droite, c'est bien ça ? Enfin, tu me sauves la vie, j'ai cru que tu allais passer la nuit avec ton apollon. »

Ma mère était quelqu'un d'adorable, très sérieusement. Mais peut-être un peu trop protectrice et soucieuse sur les bords. Elle avait vu ses enfants s'en aller de la maison les uns après les autres sans pouvoir faire quoique ce soit. Mes frères, sœurs et moi nous étions tous débrouillés pour pouvoir nous trouver un logement et payer nos études. Il était difficile pour nous d'oser demander à nos parents une montagne d'argent. Même si parfois mes relevés de compte me paraissaient bizarres. Mais ça, c'est une autre histoire. Je me recouchai sur le canapé tel un mort et fermai les yeux un moment.

« T’as vu l’heure ? Je meurs de faim. Par contre, changes moi tout de suite ce navet ambulant, et mets nous une bonne comédie bien tordante, je te prie ! C’est du jus d’orange cela… Mmh... »

Je rouvris les yeux et regardai l'heure de la grosse horloge en face de moi. Effectivement, il était presque vingt et une heure et nous n'avions pas manger. Je regardai ma colocataire boire avec délicatesse et une certaine sensualité. Elle avait ce don pour être toujours sensuelle et drôle même dans les pires situations.

« Ma grosse, je pense qu'on va commander des pizza, ça te dis ? Oui, oui je change, désolée mais j'ai bien dû m'occuper et mettre la télévision assez forte, j'entendais tes cris jusqu'ici chérie. Je blague, Aha. Tiens, attrape et change toi. »

Je lui lançai la télécommande, me levai et ouvrit le tiroir de la commode du salon. J'en sortis un prospectus d'une pizzéria du coin et commençai ma contemplation tandis que mon ventre criait famine. Trois fromage ou Reine ? Dilemme infernal.. Je roulais les yeux quant à la réflexion de Cass' et savais pertinemment que je devrai aller acheter moi-même ce jus d'orange. La jeune femme bien trop occupée par son travail n'avait jamais le temps de faire les courses. Et quand je ramenais à manger, il n'y avait jamais les bonnes chose. Oui, oui, pauvre de moi. Je me rassis sur le canapé, remis mes cheveux en arrière d'un mouvement de tête, me mis en tailleur et tendis le prospectus à Cassiopéa.

« Une de ces grosses pizza bien grasse te ferais plaisir très chère ? »